Chapitre 3 – Le poids du silence Il y a des silences qui parlent. Qui hurlent même.
Quand un parent ne dit rien, ne réagit pas, détourne le regard ou répond par un sourire froid, l’enfant sent tout. Il apprend à décoder les silences, à lire dans les gestes, à percevoir les tensions même quand les mots se taisent. Il y a des silences qui protègent et d’autres qui détruisent. Le silence peut être une pause, un refuge, mais il peut aussi devenir une barrière entre l’enfant et ce qu’il a besoin de comprendre pour avancer.
Lorsque les parents cessent de communiquer, non seulement entre eux mais aussi avec l’enfant, ce dernier se retrouve dans un vide émotionnel inquiétant.
Le silence peut devenir un poison. Une manière de faire comprendre à l’enfant qu’il n’a pas le droit de poser certaines questions, qu’il vaut mieux ne pas parler de l’autre parent, ou qu’il faut faire semblant.
Et alors, l’enfant apprend à se taire lui aussi. À faire comme si tout allait bien. À ne pas pleurer. À ne pas parler de ce qu’il ressent.
Mais au fond de lui, les émotions s’accumulent. La colère, la tristesse, la peur, la honte. Et un jour, cela explose. Par des cauchemars, des colères, des troubles du comportement, ou un enfermement sur soi.
Le silence est une prison invisible. Et l’enfant, enfermé dedans, ne trouve plus les mots pour demander de l’aide. L’enfant ne sait pas pourquoi certaines choses changent. Pourquoi papa ou maman ne vient plus. Pourquoi il ne peut plus appeler. Pourquoi les horaires sont modifiés sans explication. Il ressent que quelque chose cloche, mais il ne peut pas mettre de mots dessus. Alors il les invente.
Et souvent, il s’attribue la faute. Il se pense responsable de cette distance, de ce froid, de ce silence. Parfois, ce silence est aussi imposé à l’autre parent. Un silence juridique, organisé, voire punitif. Mais l’enfant, lui, n’y comprend rien. Il ne sait pas que des décisions ont été prises, que des conflits perdurent. Il sait seulement qu’il ne voit plus l’un de ses deux repères.
Lorsque les parents cessent de communiquer, non seulement entre eux mais aussi avec l’enfant, ce dernier se retrouve dans un vide émotionnel inquiétant. Mettre des mots, même simples, même brefs, sur ce que vit l’enfant est fondamental. C’est lui offrir une structure intérieure.
C’est éviter qu’il construise ses fondations sur des malentendus. Le silence, en cas de séparation, ne devrait jamais être un mur. Mais plutôt une respiration, suivie d’un mot tendre, d’un regard qui explique : ...........
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